La Nature en Norvège |
Parc de Yellowstone - image Allegri |
Loups à Yellowstone image Emerald isle druid/Patrick Bell |
Wapiti |
Selon le responsable du projet Loup, l'impact est tel sur les écosystèmes que le parc aura tellement évolué qu'il aura entièrement changé de physionomie d'ici trente ans.
Les trembles, une espèce de peupliers qui constituent l'habitat de prédilection de nombreux oiseaux chanteurs et qui avaient cessé de se reproduire depuis la disparition du loup se sont remis à prospérer, de même que de nombreuses autres plantes ou arbres comme par exemple les saules, dont les jeunes pousses constituent un met de choix pour les wapitis.
Castor |
barrages de castors-harunyahya.fr |
Coyottes |
Grizzlis-jessleephotos.com |
Corbeaux-Jean.sudarovich.free.fr |
Quels enseignements tirer de ces observations ? Comment le monde va-t-il créer nos pensées ?
La systémique Daniel Durand |
Tout d'abord, le parc de Yellowstone, sa faune, sa flore, sont décrits en terme d'Écosystèmes et il est vrai que l'on décrit maintenant tout l'Univers en termes de systèmes.
Atomes-daskoo.org |
Système solaire-cite-sciences.fr |
La modélisation des systèmes complexes J.-L. Le Moigne |
Développé depuis une trentaine d'années, le concept de Système a investi progressivement tous les domaines de la connaissance, de la physique à la sociologie en passant par l'économie, la biologie, l'astronomie, ce qui fait dire à l'un de ses défenseurs (Ervin Lazslo) que nous sommes en présence d'une "nouvelle vision de l'Univers".
Il est à noter que tout système est animé d'une certaine logique et qu'en l'absence de régulation, de contrôle, cette logique peut pousser le système jusqu'à l'absurde, voire jusqu'à l'abject. (Les exemples historiques ou contemporains sont nombreux, et cela dans tous les domaines, du sport à l'économie, en passant par la politique (les totalitarismes, la course aux armements) ; l'évolution (la course au gigantisme des dinosaures), la mode, les émissions de télé-réalité, etc.).
"Rien dans l'Univers ne prend sens, si ce n'est à la lumière de l'évolution"
Autre constatation : tous les systèmes évoluent. En quelques années, tout l'écosystème "Parc de Yellowstone" a évolué de façon radicale. Et c'est là également l'une des grandes leçons tirée de l'observation de la Nature et qui s'oppose aux Écritures.
Une infime partie du cosmos |
"La notion d'évolution sous-tend dans une large mesure les théories politiques, économiques et sociales modernes ; elle imprègne la géologie (la théorie de la tectonique des plaques n’a été admise que très récemment en France), et la biologie et est récemment devenue le fondement même de notre cosmologie. En fait, elle conditionne notre manière de penser dans presque tous les secteurs."
Le monde crée nos pensées, nos pensées créent le monde.
Et "Parce qu'elle assure la convergence des recherches dans tous les domaines, l'évolution est le cœur du savoir". (Ervin Laszlo; la Cohérence du réel).
J. Ruffié-Traité du vivant |
Partout on recherche l'ordre, l'équilibre, la stabilité (voir l'exemple caricatural du "Pacte de stabilité" européen). À l'ordre, il faut préférer l'organisation qui prend en compte l'évolution ; à l'équilibre statique, l'équilibre dynamique et à la stabilité, le mouvement.
Mais pour reprendre l'image du fleuve chère à Héraclite, nous ne sommes pas de simples spectateurs regardant s'écouler le fleuve de l'évolution, nous ne sommes pas davantage immergés dans ses eaux tantôt calmes, tantôt tumultueuses, nous devons maintenant nous considérer comme l'un de ces nombreux tourbillons qui naissent ici ou là, suivent un bref instant (à l'échelle cosmique) le courant avant de s'évanouir, comme par enchantement, donnant naissance à d'autres tourbillons qui subiront le même sort.
À la vision mécaniste d'un Univers soumis à un ordre divin transcendant, répétant éternellement les mêmes mouvements, donc prévisible, a succédé une vision "organiciste", celle d'un Cosmos qui s'auto-organise, c'est-à-dire dans lequel chaque système, tout en cherchant à se développer selon l'impulsion (initiale) qui lui a donné naissance et selon sa propre logique interne, doit, sous peine d'être éliminé, entrer en cohérence avec les systèmes, sous-systèmes, super-systèmes et en définitive le méta-système, avec lesquels il interagit en permanence, élaborant ainsi en son sein de nouveaux schémas d'organisation pour concourir à l'Harmonie universelle.
Je ne prendrai qu'un exemple qui nous concerne tous puisqu'il s'agit du rapport individu/société : La notion d'individu n'a fait son apparition qu'à la fin du Moyen-âge, ou début de la Renaissance. En effet, auparavant, chacun ne se définissait qu'en fonction du groupe auquel il appartenait. Ce pouvait être une cité, un groupe ethnique ou encore un domaine seigneurial. Puis peu à peu, le système-individu s'est affirmé face aux autres individus pris individuellement ou collectivement définissant dans ce cas le système-collectivité ou État. Qui peut nier que ces deux systèmes sont allés au bout de leur logique, jusqu'à l'absurde, parfois jusqu'à l'abject. On sait les ravages du collectivisme forcé dans les pays qui comme l'URSS ou la Chine ont opté pour cette solution, tandis que dans les sociétés occidentales et plus particulièrement aux États-Unis un individualisme forcené, sans concession, un égoïsme national tous deux directement inspirés du darwinisme social sont particulièrement dommageables non seulement aux laissés pour compte issus de ces sociétés mais plus encore à l'ensemble du système-monde dont on mesure chaque jour un peu plus toute la fragilité.
Il faut toutefois savoir que si le dogme darwinien de la sélection naturelle par la survie du plus apte reste un article de foi de la communauté scientifique, il est de plus en plus sérieusement remis en question par des scientifiques de renom à la lumière des progrès de la génétique et plus largement de la biologie, mais également de la paléontologie et de l'éthologie (science des comportements animaux).
Tous les systèmes évoluant en interagissant les uns avec les autres, c'en est fini du réductionnisme qui se proposait d'étudier des entités prises isolément, indépendamment de leur environnement. Ce qui prévaut désormais, c'est l'approche dite holistique ou encore organiciste qui se propose d'étudier non plus des entités isolées mais des systèmes complets en interaction avec tous les systèmes, sous-systèmes ou super-systèmes avec lesquels ils sont en relation.
Dans l'exemple de l'écosystème du Parc de Yellowstone, on voit bien que tout est interconnecté : populations animales, espèces végétales, topographie, et si l'on intervient sur l'un de ces sous-systèmes, on perturbe plus ou moins gravement l'équilibre fragile de l'écosystème tout entier.
L'approche holistique ne concerne pas seulement l'écologie, elle s'applique à l'étude de tout système (les médecines traditionnelles sont d'ailleurs depuis longtemps familiarisées avec ce concept), de la sociologie à la physique en passant par l'économie, la biologie etc.
Les systèmes évoluent donc et restent en connexion les uns avec les autres (c'est même cette interconnexion qui est le fait essentiel). Se pose alors la question, fondamentale à mes yeux, du déterminisme.
Le déterminisme est la relation entre la cause (l'action) et l'effet (le résultat). Comme dans l'exemple du Parc de Yellowstone, l'action sur l'un des sous-systèmes (la population de loups) va provoquer des réactions en chaîne parfaitement imprévisibles, des dégâts collatéraux pour parler un langage moderne, qui vont affecter les autres sous-systèmes jusqu'à l'écosystème global, lui-même sous-système d'un système plus vaste.
Nous n'évoquerons pas ici le problème de l'indéterminisme résultant des lois de la mécanique quantique, ni du déterminisme philosophique, éternel débat sur la liberté d'action de l'Homme.
Nous ne parlerons que de l'indéterminisme résultant de la théorie du chaos et du pseudo déterminisme génétique, arme fatale des partisans de l'eugénisme aux États-Unis et ailleurs et dont on s'aperçoit aujourd'hui des limites, pour ne pas parler de son caractère fallacieux. Ne prétendait-on pas, il y a quelques années, avoir découvert le gène de l'homosexualité, celui de l'agressivité, de la criminalité…?
Toutes ces "découvertes" se sont dégonflées comme ballons de baudruche, pour une raison toute simple, c'est qu'un même gène intervient dans la définition de nombreux caractères et, corollaire de cette particularité, un caractère est le résultat de l'action conjuguée de plusieurs gènes. L'une des conséquences dramatique de cet indéterminisme génétique est l'échec des thérapies géniques sur lesquelles nous avions fondé tant d'espoir. Le Professeur J.M. Pelt le confirmait récemment sur les ondes de France-Inter : "sur 400 thérapies géniques entreprises, une seule a réussi !" Le cas du SIDA en est une autre illustration tout aussi dramatique. Si vous tapez "résultats des thérapies géniques" sur votre moteur de recherche favori, vous n'obtenez que des résultats du genre "résultats prometteurs" ou "encourageants" d'essais faits sur des rats ou des souris, mais rien de bien tangible.
Lire en particulier l'article paru sur slate.fr "L'intelligence expliquée à 50% par la génétique".
En fait, ces chiffres n’ont pas grande signification et dépendent de chaque individu, de la société, de la famille etc.). Ce déséquilibre pourrait encore s'accentuer depuis que l'on sait que l'environnement physique, l'alimentation ont une influence sur le développement de l'embryon et peuvent affecter le génome du nourrisson. (futura-sciences.com : déterminisme génétique).
Je vous invite également à lire ou écouter une conférence de Pierre Ancet intitulée "Le déterminisme génétique et la liberté de choix"
Papillon Monarque |
Cette photo provient du site FAAXAAL qui offre des contenus libres pour vos sites. FAAXAAL est une émanation de KRISS NATURE.
Tornade |
Remplaçons les 3 corps (ou plus) par les systèmes comme précédemment définis et cette théorie s'applique à de nombreux domaines (économie, bourse, politique, écologie, médecine…), en fait, à peu près tous les domaines de l'activité humaine.
Là encore, l'observation du Grand Livre de la Nature crée nos pensées. Que ces pensées nous aident à recréer le monde qui nous entoure.